• (Merci Sofiane pour tes mots si touchants, je les publie parce que quelle que soit la douleur, partagée, elle percute moins)

    Il voyait sa fille grandir et atteindre les cieux
    Il voyait sa mère souffrir figée dans son lieu
    Il voyait sa femme partir, noyé dans sa peine
    Il voyait ses fils reprendre, derrière, les rênes

    Le bonheur arraché
    Le repère détaché
    Il ne pouvait marcher

    Il voyait sa fille grandir
    Il voyait sa mère partir
    Il voyait sa femme toujours présente
    Avant que la réalité ne le tourmente

    Il ne pouvait plus voir en blanc
    Le bonheur manquait
    Dans une vie vidée
    De l’être marquant

    Personne n’arrive, …
    Seule sa fille, sa mère et son fils sous son regard.
    Personne ne le délivre, …
    Laissant sa fille, sa mère et son fils, il part.

    Sous ses yeux, sa fille,
    Derrière lui, sa vie,
    Devant lui, sa femme sourit
    Main dans la main : deux âmes au paradis

    Dieu ait son âme
    Et celle de sa femme
    Dieu guide sa fille
    Dans ses pas de vie.

    02 juin 2009 - 23:05

    (Parce que Dieu libère ses être...)


    1 commentaire
  • Blême, hagard, il regarda fixement devant lui. Il se demanda pourquoi cela lui arrivait, pourquoi était-il mis dans cette situation inconfortable. Il regarda une fois encore la feuille, relit son contenu en sourcillant d'incompréhension. Il y est écrit :
    "Je t'ai aimé ... une fois."
    Peut-on aimer plusieurs fois? Il ne saisissait pas la portée de cette phrase qui lui était apparemment adressée. Il n'avait que 20 ans après tout!
    Rageusement, il froissa la matérialité de son échec et dit : " moi aussi je t'ai aimé ... UNE fois!" Comme pour s'en libérer.
    Quelques minutes passèrent et s'inquiétant du temps qui s'écoulait sans trouver de réponse, il décida de prendre une feuille et un stylo et commença à écrire.
    "Que vais-je répondre? J'ai l'impression que ma tête est une coquille vidée par ce "Je t'ai aimé ... une fois." Comment pouvait-on écrire une chose pareille? C'est délibéré, une façon de vous faire mal, de vous clouer sur place, d'aspirer vos poumons!" Il se sentait seul, si seul qu'il faillit pleurer bien qu'il y avait du monde autour de lui.
    Au début, les mots peinaient à faire surface. Ils émergeaient de sa conscience pour replonger aussi vite qu'ils ont paru. Puis, à force de lucidité et de concentration, ils commencèrent à affluer au moment même où une voix étrangère, étrange et qui lui semblait si lointaine, annonça:
    "Déposez vos stylos, examen terminé"



    P.S : Puisqu'il est "formellement" interdit de lire quoique ce soit pendant les surveillances, l'écriture devient salutaire pendant ces longues heures à ruminer ... sa vie. Ce texte est inspiré de la difficulté d'un étudiant devant un sujet d'examen.


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