• Blême, hagard, il regarda fixement devant lui. Il se demanda pourquoi cela lui arrivait, pourquoi était-il mis dans cette situation inconfortable. Il regarda une fois encore la feuille, relit son contenu en sourcillant d'incompréhension. Il y est écrit :
    "Je t'ai aimé ... une fois."
    Peut-on aimer plusieurs fois? Il ne saisissait pas la portée de cette phrase qui lui était apparemment adressée. Il n'avait que 20 ans après tout!
    Rageusement, il froissa la matérialité de son échec et dit : " moi aussi je t'ai aimé ... UNE fois!" Comme pour s'en libérer.
    Quelques minutes passèrent et s'inquiétant du temps qui s'écoulait sans trouver de réponse, il décida de prendre une feuille et un stylo et commença à écrire.
    "Que vais-je répondre? J'ai l'impression que ma tête est une coquille vidée par ce "Je t'ai aimé ... une fois." Comment pouvait-on écrire une chose pareille? C'est délibéré, une façon de vous faire mal, de vous clouer sur place, d'aspirer vos poumons!" Il se sentait seul, si seul qu'il faillit pleurer bien qu'il y avait du monde autour de lui.
    Au début, les mots peinaient à faire surface. Ils émergeaient de sa conscience pour replonger aussi vite qu'ils ont paru. Puis, à force de lucidité et de concentration, ils commencèrent à affluer au moment même où une voix étrangère, étrange et qui lui semblait si lointaine, annonça:
    "Déposez vos stylos, examen terminé"



    P.S : Puisqu'il est "formellement" interdit de lire quoique ce soit pendant les surveillances, l'écriture devient salutaire pendant ces longues heures à ruminer ... sa vie. Ce texte est inspiré de la difficulté d'un étudiant devant un sujet d'examen.


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